Rosaces, mosaïques, labyrinthes et compagnie...

Il est difficile d'éviter l'évocation de la croix dans la décoration d'une église. Bien sûr, tout d'abord en tant que symbole des chrétiens. Mais aussi parce qu'elle illustre directement les deux contraintes essentielles qui s'imposaient aux constructeurs : l'horizontalité du sol et la verticalité de la pesanteur.
Il n'est toutefois pas si facile d'élaborer une rosace fondée sur le nombre quatre. Car en nous éloignant du centre, l'espace s'agrandit, et il est nécessaire de diviser le quadrant pour préserver un style alvéolaire. Voici donc une proposition de rosace célébrant le quatre : coeur à 4 lobes, 4 rayons, 4 pointes, structurée sur une série de carrés emboités.

Les figures à huit rayons (voir mon premier article) s'obtiennent en dédoublant le dessin de la croix. Mais si l'on divise chaque quadrant en trois parties égales, on aboutit à douze secteurs qui rappellent la division zodiacale. Ces rosaces se rencontrent fréquemment dans nos églises. On peut supposer qu'elle veulent rappeler la croix et les douze apotres, ou encore les quatre saisons et les douze mois de l'année. Dans le modèle qui suit, les douze rayons ne sont pas représentés mais juste suggérés par le nombre d'alvéoles.

Les rosaces se caractérisent fondamentalement par le nombre de divisions du cercle qui permet de les construire. Mes premiers essais étaient basés sur une division du cercle en huit secteurs égaux. L'impression laissée par une rosace construite sur six rayons est assez différente.

Voici, dans l'ensemble de mes réalisations graphiques et géométriques, la première que j'ai produite. Il s'agit d'une rosace que j'avais trouvée dans un livre et reproduisant un motif architectural roman existant réellement quelque part en France. Elle me plaisait, et, comme on fait souvent avec les choses que l'on aime, j'ai désiré me l'approprier...

C'est-à-dire essayer de la reproduire, ce qui sous-entendait la comprendre, donc au minimum deviner les rapports géométriques qui la régissent.

Mais en la construisant, je me demande si l'harmonie dégagée par une rosace dépend justement de la nature des proportions relatives de ses différents constituants : rayon, arcs, divisions, coeur... C'est ainsi que je lui ai apporté quelques modifications qui, sur le moment, me sont apparues commes des améliorations. A vous de juger !